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lundi 5 avril 2010

"Alix" de Jacques Martin dans les années 1960

Pour rendre hommage à Jacques Martin, cet article est dédié à ce que je conçois comme la meilleure période d'Alix, les années 1960. Quatre albums sont réalisés, Les Légions perdues, Le Dernier spartiate, Le Tombeau étrusque et Le Dieu sauvage, et encadré par La Griffe noire (fin des années 1950) et Iorix le Grand (début des années 1970).

C'est à cette période que je trouve le trait le plus intéressant pour représenter Alix et Enak : Martin a trouvé une façon personnelle de représenter ses héros, après les tâtonnements initiaux. Et surtout ses scénarios prennent vraiment un tournant qui m'a beaucoup plu. Dans Les Légions perdues, Alix est chargé de retrouver l'épée de Brennus, le Gaulois qui faillit prendre Rome, épée qui intéresse au plus au point Pompée, pour affaiblir César ... Dans Le Dernier spartiate, Alix tente de sauver Enak, prisonnier d'un groupe de Grecs désireux de s'affranchir de la présence romaine dans la péninsule hellène. Le Tombeau étrusque voit Alix retourner en Italie, où il doit faire face à la menace d'une secte étrusque adoratrice d'un dieu punique. Enfin l'intrigue du Dieu sauvage l'emmène en Cyréanaïque (Libye actuelle), affronter une menace divine, et retrouver de vieux adversaires...

Résistance à Rome, folie religieuse, enlèvements en tout genre, course poursuite, et défense jusqu’au bout, avec bons nombres de morceaux de bravoure à l’intérieur (le discours d’Alix dans le dernier spartiate est ainsi un modèle du genre), voila un concentré de tout ce par quoi Martin fait passer ses héros, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, sans cesser de référer à l’histoire romaine des dernières siècles avant notre ère.

C'est donc un véritable florilège d'aventures diverses, mais bien plus que ce que ces résumés presque lapidaires peuvent en dire, ce sont les personnages secondaires qui sont véritablement développés dans ces albums, qui donnent une profondeur que l'univers d'Alix n'avait pas jusqu'alors. Qu'ils soient des jeunes hommes compagnons d'Alix, comme Octave et Héraklion, des femmes (enfin !) comme Lidia et Adréa, ou des militaires récurrents, comme Horatius et surtout Galba... tous contribuent à donner un vrai relief aux aventures d'Alix. Et que dire des civilisations que le héros croise : Grecs du Ve siècle, Etrusques ou Gaulois en cours de romanisation, tous permettent de se sentir plus proche des temps antiques, simplifiés sans trop les trahir par Martin.

En bref, pour découvrir ou redécouvrir ce héros intemporel, ces 4 albums (auquel on peut sans mal rajouter La Griffe noire et Iorix le Grand) sont tout simplement parfaits, et sont à mon sens ce que Martin a pu faire de meilleur !

Parus aux éditions Casterman :
Les Légions perdues (prépublication dans Tintin en 1962-63, publication en 1965), ISBN : 2203312017
Le Dernier spartiate (prépublication en 1966-67, publication en 1967), ISBN :2203312041
Le Tombeau étrusque (prépublication en 1967-68, publication en 1969), ISBN : 220331205X
Le Dieu sauvage (prépublication en 1969, publié en 1970), ISBN :2203312076

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