Les Compagnons du crépuscule, tome 1.
Cet album est le premier d'une trilogie intitulée "Les Compagnons du crépuscule".
La première page donne à croire qu'on entre dans une fresque historique qui a pour cadre la Guerre de Cent Ans. Il n'y a pas de date, pas de lieu. Les trois tomes commencent à peu près de la même manière, comme le récit d'une légende :
"Celle-ci aura, dit-on, duré cent ans...
Rien ne la distingue vraiment de celle qui l'a précédée, pas plus que de celle qui l'a suivie...
Comme la grêle ou la peste, la guerre s'abat sur la campagne quand on s'y attend le moins. De préférence, lorsque les blés sont lourds et les filles jolies..."
L'histoire commence donc à la fin de l'été, dans la campagne. N'importe où. Peu importe : l'essentiel n'est pas là. Peu importe, puisque l'histoire raconte une quête, une marche, un mouvement. Il faut fuir les soldats, la mort.
Mariotte et Anicet, les deux "héros" de l'histoire, doivent leur salut à un mystérieux chevalier sans nom. Et sans visage. Maudit, il erre à la recherche de la Force Noire. De nuit, leur route les amène à traverser le Bois des Brumes.
Rêve ? Réalité ? Légende ou conte, comment savoir ? Cette nuit se transforme en quête, pour sauver leurs vies...
Le dessin de François Bourgeon est particulier, et pour ma part, il m'a gênée. Brutal. Violent. Acre. Mais ce qu'il raconte n'est-il pas aussi brutalité, violence ? Le jeu des couleurs et des ambiances accompagne un texte parfois cru, souvent drôle, plein de poésie et de féérie.
Ce premier volume pose les jalons de l'histoire. Les héros n'en sont pas. Le Chevalier est un vil meurtrier assoiffé de sang, son "valet" n'est qu'un couard et Mariotte est responsable à elle seule de la destruction d'un village entier et de la mort de tous ceux qui l'habitaient. Ils sont maudits. Ils n'ont rien à perdre, ils n'ont pas le choix, il leur faut avancer. Vers l'inconnu, la mort, peut-être.
Cette bande dessinée met aussi en scène un peuple de lutins, de petits êtres dont les archéologues ont retrouvé des traces lors de fouilles en divers endroits, de la Bretagne à l'Allemagne, et jusqu'en Egypte.
Bons ou mauvais ? Animaux ou humanoïdes de petite taille ayant disparu de nos jours ? Et si ces êtres avaient existé et étaient à l'origine des lutins de nos légendes ?
Au fil de la lecture, certains indices permettent de situer l'action : le langage utilisé, en particulier, donne à penser qu'on pourrait être en Bretagne... Le lecteur ne peut que conjecturer...
Pour voir la critique sur le tome 2, c'est ici. Pour le tome 3, cliquez ici.
N.B.: cet album comporte 7 pages de croquis et de textes sur les recherches concernant ce que les archéologues ont appelé "l'animal de Tollund", qui ont servi de base pour les lutins de l'album.
Paru aux éditions Casterman, Paris, 1983. ISBN : 2203388102
jeudi 3 juin 2010
Inscription à :
Articles (Atom)